Des caprices de la chanteuse Antoinette de Saint-Huberty aux mémoires rédigés par Lekain à l’adresse des gentilshommes de la chambre, les revendications des gens de théâtre sont nombreuses. Si elles ont une importance variable selon qu’elles sont individuelles ou collectives, elles jouent un rôle indéniable dans la vie théâtrale parisienne au XVIIIe siècle. Dans le cadre du programme ThéPARis – Les Théâtres Parisiens sous l’Ancien Régime, il apparaît essentiel d’interroger cette pratique de revendication et de vérifier si, et comment, les réclamations des gens de théâtres produisent des effets sociaux, de circulation théâtrale, voire de véritables conséquences esthétiques, poétiques, spectaculaires. Cette journée d’étude entend précisément établir une typologie des revendications, en ayant pour objectif de mesurer la portée de celles-ci : est-ce que les gens de théâtre (acteurs, chanteurs, danseurs, musiciens, décorateurs) bénéficient de moyens d’action nécessaires pour obtenir gain de cause ? Quels leviers utilisent-ils pour parvenir à leurs fins ? Ceux-ci se révèlent-ils efficaces ? Il s’agira aussi de se demander si les exigences des acteurs et des autres gens de théâtre, varient selon les salles où ceux-ci exercent, et si comédiens, chanteurs, danseurs réclament les mêmes choses.
Emanuele De Luca (Université Côte d’Azur – CTEL, ELCI)
Barbara Nestola (CESR-CMBV)
Jennifer Ruimi (Université Paul-Valéry Montpellier 3 – IRCL, UMR 5186)